La location immobilière, sous toutes ses formes, reste une valeur sûre en France. Parmi les stratégies courantes, la location saisonnière (type Airbnb ou location meublée de courte durée) et la location longue durée (classique, vide ou meublée sur 12 mois ou plus) sont les plus répandues. Les différences entre ces deux modèles sont essentielles à saisir afin de choisir l’option adaptée à ses objectifs patrimoniaux, fiscaux, et à son profil d’investisseur.
La location saisonnière consiste à louer un bien pour une courte période (nuitées, semaines, voire quelques mois), souvent à une population touristique ou professionnelle de passage. Ce modèle, porté depuis 2011 par des plateformes comme Airbnb, Booking ou Abritel, a bouleversé le marché immobilier dans de nombreuses villes françaises.
En 2023, le revenu moyen généré par un logement entier à Paris sur Airbnb s’établissait autour de 3 000 € par mois en haute saison (Source : Airdna). Ce chiffre cache toutefois de fortes variations selon la localisation, la taille du bien et la période d’occupation.
La location longue durée (LLD), meublée ou vide, repose sur un bail classique de 1 à 3 ans (meublé/vide, renouvelable), parfois plus long pour les locaux professionnels ou familiaux. Elle vise une clientèle résidentielle stable cherchant un logement pérenne.
Selon LocService, le loyer moyen mensuel pour un studio à Lyon en 2024 s’élève à 620 € charges comprises, pour une occupation annuelle quasi continue. La rentabilité nette de la location longue durée en France oscille en moyenne entre 3,5 % et 5 % selon la ville (source : SeLoger, 2023), mais offre une grande stabilité.
La location saisonnière est associée à des revenus potentiellement supérieurs au mètre carré, avec parfois deux à trois fois le loyer “classique” sur certaines périodes. Toutefois, ce modèle s’accompagne d’une vacance locative inévitable, de frais de gestion, de charges variables (ménage, consommables, frais de plateformes).
| Type de location | Loyer mensuel brut (moyenne) | Vacance locative | Charges / frais | Rentabilité nette moyenne | 
|---|---|---|---|---|
| Saisonnière (Paris) | 3000 € | 30 à 40 % (hors saison) | 20 à 30 % (nettoyage, conciergerie, commission plateformes) | 5% à 8% à Paris, parfois plus en zones très touristiques (source : meilleursagents) | 
| Longue durée (Paris) | 1150 € | 5 % | 10 % (gestion, assurance loyers impayés) | 2 à 4 % (net de charges) | 
Ces chiffres illustrent le potentiel supérieur de la saisonnière… à condition d’y consacrer temps, énergie, et d’accepter les aléas du marché touristique.
La gestion quotidienne est le principal point de divergence. La saisonnière exige un effort constant : disponibilité, ménage, gestion des clés, entretien récurrent, calendrier à actualiser, interactions avec chaque nouvel occupant… Un modèle qui s’adresse aux investisseurs aimant l’opérationnel (ou ayant les moyens de déléguer cette charge à une conciergerie, ce qui impacte la rentabilité).
La saisonnière expose à une palette de profils, d’expériences sociales et parfois à des surprises, bonnes ou mauvaises. Certains propriétaires apprécient le contact, d’autres préfèrent la tranquillité d’une location “classique” où la gestion se fait à distance, avec peu d’intervention.
Le choix entre location saisonnière et location longue durée ne dépend pas seulement d’une question de rentabilité brute. Il s’agit d’un arbitrage entre niveau de risque, flexibilité, implication personnelle et sécurisation du patrimoine. Les tendances réglementaires, l’évolution des flux touristiques et la digitalisation transforment sans cesse le paysage locatif. Rester informé, flexible et ouvert à la diversification reste la meilleure stratégie pour pérenniser et dynamiser son investissement immobilier.