L’investissement locatif attire, mais la réussite ne s’improvise pas. Entre le rêve d’une rente et la réalité des chiffres, la marge est parfois grande : selon l’INSEE, seuls 39% des investisseurs particuliers perçoivent un rendement supérieur à 5% brut sur leur bien résidentiel (source : INSEE). Pour éviter les déceptions, savoir calculer la rentabilité réelle de votre projet est essentiel, dès la phase de sélection du bien.
Parler de « rentabilité » ne suffit pas : il existe plusieurs indicateurs, chacun révélant une facette différente de la performance d’un investissement. Voici les trois principaux, à maîtriser absolument.
C’est l’indicateur le plus utilisé, y compris dans les annonces et sites spécialisés. Il se calcule ainsi :
Exemple concret : un studio acheté 150 000€ à Lyon, mis en location à 600€ / mois.
Un bon début, mais la rentabilité brute ignore frais de notaire, travaux, vacance locative et charges : elle donne une idée, pas une photographie fidèle.
La rentabilité nette prend en compte :
Formule :
Toujours avec notre exemple :
Cet écart montre comment des charges apparemment anodines peuvent rogner substantiellement la rentabilité.
L’étape ultime pour anticiper la vraie rentabilité de l’opération. Il s’agit d’intégrer votre fiscalité réelle, car elle peut faire passer un investissement « appétissant » sur le papier à quelque chose de nettement moins séduisant.
À intégrer :
Dans le cas d’un bien loué nu, soumis au régime micro-foncier (30% d’abattement), pour un propriétaire imposé à 30% (+17,2% de prélèvements sociaux), cela donne :
En réalité, dans certaines villes de France où la fiscalité est moins favorable ou les loyers plus bas, le rendement net-net peut descendre sous les 2% (source : MeilleurTaux).
Le tableur Excel reste un classique, mais de nombreux outils spécialisés permettent de simuler plus précisément votre rentabilité, en prenant en compte les frais bancaires, les travaux, l’évolution des loyers, etc.
Astuce de professionnel : toujours vérifier après simulation sur 2 ou 3 outils différents, pour recouper les estimations et éviter les biais.
Calculez toujours la rentabilité dans plusieurs scénarios :
Comparer ces projections aide à valider la robustesse de l’opération, et à ne pas s’engager sur un bien potentiellement risqué.
Estimer la rentabilité d'un investissement locatif résidentiel ne relève pas simplement d’un calcul rapide. Derrière chaque chiffre, il y a la sélection du bien, la fiscalité, la gestion des charges, l’évaluation du risque et surtout, l’anticipation : choisir un investissement aligné à ses objectifs patrimoniaux et sa capacité d’épargne. S’outiller, se former, comparer… Ce triptyque permet d’avancer avec méthode et confiance vers des placements performants et durables.